samedi 23 février 2013

Syngué sabour : pierre de patience - Atiq Rahimi (2013)

synopsis : Au pied des montagnes de Kaboul, un héros de guerre gît dans le coma ; sa jeune femme à son chevet prie pour le ramener à la vie. La guerre fratricide déchire la ville ; les combattants sont à leur porte. La femme doit fuir avec ses deux enfants, abandonner son mari et se réfugier à l'autre bout de la ville, dans une maison close tenue par sa tante. De retour auprès de son époux, elle est forcée à l'amour par un jeune combattant. Contre toute attente, elle se révèle, prend conscience de son corps, libère sa parole pour confier à son mari ses souvenirs, ses désirs les plus intimes... Jusqu'à ses secrets inavouables. L'homme gisant devient alors, malgré lui, sa "syngué sabour", sa pierre de patience - cette pierre magique que l'on pose devant soi pour lui souffler tous ses secrets, ses malheurs, ses souffrances... Jusqu'à ce qu'elle éclate !

Avis :Après Wadjda et l'Etrangère, me voila de nouveau face à un film  dont le sujet principal est l'aliénation des femmes. On y parle aussi du poids de la religion utilisée avant tout pour dominer et tuer, de l'absurdité des guerres qui s'autoentretiennent mais aussi de l'espoir d'une évolution des esprits vers plus de lumière. L'actrice Golshiftef Farahani (que j'avais déjà adoré dans A propos d'Elly) atteint des sommets : fusion de la force et de la fragilité, de la détermination et de la soumission, elle incarne néanmoins la figure bouleversante d'une femme qui tente d'acquérir son émancipation par la parole. Ce film est à voir, autant pour son sujet que pour la maîtrise de la réalisation.


Extrait : "Mon père parlait d'une pierre. D'une pièrre magique et légendaire..."


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