vendredi 31 mai 2013

Festival de Cannes - Bilan

Désolé pour ce long silence, mais j'ai été très occupé ces dernières semaines par le festival de Cannes où j'ai pu voir 15 films, aussi bien de la compétition officiel que des sélections parallèles !

Voici mon palmarés :
La vie d'Adèle
The lunch box
Nebraska
Sarah préfère la course
Jodorowsky's dune


Nos héros sont morts ce soir
All is lost
Last day on mars
Behind the candelabra

 Dansa de la realidad
Borgman
Kohlhaas


Grigri
Los duenos


Tip top

J'aurai l'occasion de voir sur Paris, le week end prochain, quelques films que j'ai loupés :
-Le passé
-Gatsby
-only god forgive
-Salvo
-The Major
Je compléterai alors mon palmarès.

Si vous souhaitez des avis sur certains de ces films, n'hésitez pas à me le demander dans les commentaires...



mardi 7 mai 2013

L'Esquive - Abdel Kechiche (2004)

Cannes J-9


Pour mieux connaitre le cinéma d'Abdel Kechiche qui proposera au Festival de Cannes La vie d'Adèle (adapté de la bande dessinée Le bleu est une couleur chaude), j'ai regardé un des ses premiers films : L'Esquive (2003).


Le titre est très bien choisi, il résume à lui seul l'intrigue du film. En effet, Krimo, 15 ans, vivant dans une cité HLM en banlieue parisienne, s'amourache de Lydia, une jeune fille pétillante et malicieuse qui l'esquive tout au long du film. Krimo lui déclare sa flamme et elle ne lui donne pas de réponse tout en continuant de fleurter avec lui. De là découle tout en tas de situations, parfois cocasses (Krimo et Lydia coincée dans une voiture sans finalement n'avoir rien à se dire), souvent tendues (le vol du portable ou encore la scène avec les flics).

Les premières minutes du film sont pénibles. Tous les personnages parlent un mélange de verlan, de beur, de français, ce qui donne un brouhaha verbeux, désagréable à l'oreille.
“ Wesh vazy t'as vu ma robe ou quoi? Bien ou quoi? ”
 “ -Hey Krimo descend ! -Pour quoi faire? -Je sais pas, descend! ”
La force de ce film, c'est de transformer ce brouhaha agressif en émotion.
Comme dirait Kechiche : "Je voulais démystifier cette agressivité verbale, et la faire apparaître dans sa dimension véritable de code de communication. Une sorte d'agressivité de façade qui cache bien souvent de la pudeur, et même parfois une véritable fragilité, plus qu'une violence à proprement parler ".

On se prend à apprécier les personnages et à partager leur quotidien. En ce qui me concerne, ce n'est pas forcément des personnages principaux que je me suis le plus attachée. Krimo est un jeune homme finalement assez inconsistant et Lydia se révèle lâche. Par contre, toute la bande de copain qui tourne autour des deux héros est bien campée, notamment Eric, le meilleur ami de Krimo et Magalie, l'ex de Krimo.

J'espère que les comédiennes de La vie d'Adèle seront à la hauteur de leurs personnages (à l'inverse des acteurs principaux de l'Esquive) et que le style de Kechiche se mariera bien avec l'ambiance dégagée par la bande dessinée.

dimanche 5 mai 2013

Le bleu est une couleur chaude - Julie Maroh (Glénat - 2010)

Cannes J-10


Pour préparer au mieux le Festival de Cannes, je vais profiter de ces 10 derniers jours pour lire  ou voir des œuvres en rapport avec les films que je verrai là-bas.

Aujourd'hui, j'ai découvert la très bonne BD "Le bleu est une couleur chaude". Julie Maroh, auteure de bande dessinée, illustratrice et blogueuse, ouvertement gay, propose ici une histoire d'amour entre deux personnes : Emma et Clem. Leur particularité : être toutes les deux du même sexe. 

On y retrouve, bien sur, toutes les particularités liées à cette situation (le déni de Clem, et sa douloureuse auto-persuasion d'être normale, le secret puis le coming-out et ses répercussions comme le rejet de certains être chers ou le rejet social) et en même temps, cela reste une "banale" histoire d'amour (la rencontre, le flirt, le sexe, les disputes, les regrets,...). Banale n'est pas à prendre au sens péjoratif du terme, mais dans le fait d'être universelle quelque soit son sexe, et quelque soit la personne que l'on aime.
Et toute la beauté de cette BD, c'est de rendre cette "banale" histoire d'amour exceptionnelle ! Autant pour ceux qui la vivent, que ceux qui la lisent. La BD mélange les points de vue d'Emma (la fille aux cheveux bleus qui passe la soirée avec les parents de Clem, une fois celle-ci décédée) et de Clem (à travers son journal intime que découvre Emma). On navigue constamment entre ces deux points de vue pour découvrir leur histoire. Pour rendre la lecture plus facile Julie Maroh utilise la couleur pour Emma et le noir et blanc (+ le bleu des cheveux) pour Clem.

Cette utilisation raisonnée de la couleur, et notamment du bleu dans le noir et blanc, donne de la force aux sentiments de Clem pour Emma. Elle accentue le faite qu'Emma est unique à ses yeux, qu'elle l'aime et la désire parce que c'est Elle, et pas simplement une fille. Le dessin de Julie Maroh, entre le crayonné et le pastel convient tout à fait à l'ambiance de cette bande dessinée qu'on lit avec tendresse.

La force de ce livre, c'est aussi de nous faire oublier le décès de Clem (alors que le livre démarre là dessus). On lit, on découvre Emma et Clem. On poursuit la lecture, on commence à apprécier Clem et l'on se dit qu'elle ne peut pas mourir. On continue à lire, on s'attache à leur histoire et on oublie que la fin est fatale et quand on arrive à la fin, on est bouleversé par ce qui arrive. 

Je me demande si le film permettra cette même immersion dans leur histoire, et si la fin paraitra aussi brutale. Peu d'images ont filtré de ce film qui s'intitulera en France "La vie d'Adèle", réalisé par Abdellatif Kechiche (La Graine et le mulet, L'Esquive, La Faute à Voltaire)
Lea Seydoux interprétera le rôle d'Emma et Adèle Exarchopoulos le rôle d'Adèle (Clem dans la BD).