vendredi 7 juin 2013

Le protocole de Nod - Claire Gratias (Syros - 2011)

quatrième de couverture : Début du XXIVe siècle. Le niveau des eaux a considérablement monté à la surface du globe. Réduite à quelques dizaines de milliers d’habitants, la population de la Terre s’est réfugiée dans les Hauts Monts du Karakoram. Alors que l’humanité menace d’être emportée par ce Nouveau Déluge, vingt-deux Pionniers et leurs familles sont enrôlés pour un voyage dans le temps qui les ramènera en 2020. Kane Adamsoshn, sa femme Lilian et leurs deux enfant, Kali et Tsilla, font partie de ces volontaires qui ont accepté de s’intégrer discrètement à la population pour préparer l’exode des survivants. Son nom de code: «Le Protocole de Nod».

Avis : Tout d'abord, attention !Le signe de k1 est une histoire qui se déroule sur 2 tomes ! Alors, si vous ne voulez pas être frustré comme moi, n'hésitez pas à mettre la main sur les deux tomes avant de vous lancer dans sa lecture. En effet, l'histoire est bien menée, on se prend d'affection pour Luka (alias Kali) qui vient du futur et Pauline, terrifiée par la destinée de son frère jumeau (un TahDicks doué de pouvoirs surnaturels) mais prête à tout pour le sauver. A la fin de ce tome, on sent bien qu'il y a quelque chose de louche dans cette histoire sans réussir à mettre le doigt dessus.
L'intérêt de ce livre provient aussi des thématiques abordées : l'hyper sélection des jeunes qui doivent à tout pris atteindre l'excellence sous peine d'être rejetée de la société. L'écologie et les dommages que l'homme inflige à la planète et au final, à lui même. La manipulation politique, à travers Tubal-K qui se veut à la fois président, prophète, et sauveur et qui se révèle n'être qu'un manipulateur.
Un premier roman de science fiction réussi pour Claire Gratias (habituellement plutôt connu pour ses romans policiers jeunesse).

vendredi 31 mai 2013

Festival de Cannes - Bilan

Désolé pour ce long silence, mais j'ai été très occupé ces dernières semaines par le festival de Cannes où j'ai pu voir 15 films, aussi bien de la compétition officiel que des sélections parallèles !

Voici mon palmarés :
La vie d'Adèle
The lunch box
Nebraska
Sarah préfère la course
Jodorowsky's dune


Nos héros sont morts ce soir
All is lost
Last day on mars
Behind the candelabra

 Dansa de la realidad
Borgman
Kohlhaas


Grigri
Los duenos


Tip top

J'aurai l'occasion de voir sur Paris, le week end prochain, quelques films que j'ai loupés :
-Le passé
-Gatsby
-only god forgive
-Salvo
-The Major
Je compléterai alors mon palmarès.

Si vous souhaitez des avis sur certains de ces films, n'hésitez pas à me le demander dans les commentaires...



mardi 7 mai 2013

L'Esquive - Abdel Kechiche (2004)

Cannes J-9


Pour mieux connaitre le cinéma d'Abdel Kechiche qui proposera au Festival de Cannes La vie d'Adèle (adapté de la bande dessinée Le bleu est une couleur chaude), j'ai regardé un des ses premiers films : L'Esquive (2003).


Le titre est très bien choisi, il résume à lui seul l'intrigue du film. En effet, Krimo, 15 ans, vivant dans une cité HLM en banlieue parisienne, s'amourache de Lydia, une jeune fille pétillante et malicieuse qui l'esquive tout au long du film. Krimo lui déclare sa flamme et elle ne lui donne pas de réponse tout en continuant de fleurter avec lui. De là découle tout en tas de situations, parfois cocasses (Krimo et Lydia coincée dans une voiture sans finalement n'avoir rien à se dire), souvent tendues (le vol du portable ou encore la scène avec les flics).

Les premières minutes du film sont pénibles. Tous les personnages parlent un mélange de verlan, de beur, de français, ce qui donne un brouhaha verbeux, désagréable à l'oreille.
“ Wesh vazy t'as vu ma robe ou quoi? Bien ou quoi? ”
 “ -Hey Krimo descend ! -Pour quoi faire? -Je sais pas, descend! ”
La force de ce film, c'est de transformer ce brouhaha agressif en émotion.
Comme dirait Kechiche : "Je voulais démystifier cette agressivité verbale, et la faire apparaître dans sa dimension véritable de code de communication. Une sorte d'agressivité de façade qui cache bien souvent de la pudeur, et même parfois une véritable fragilité, plus qu'une violence à proprement parler ".

On se prend à apprécier les personnages et à partager leur quotidien. En ce qui me concerne, ce n'est pas forcément des personnages principaux que je me suis le plus attachée. Krimo est un jeune homme finalement assez inconsistant et Lydia se révèle lâche. Par contre, toute la bande de copain qui tourne autour des deux héros est bien campée, notamment Eric, le meilleur ami de Krimo et Magalie, l'ex de Krimo.

J'espère que les comédiennes de La vie d'Adèle seront à la hauteur de leurs personnages (à l'inverse des acteurs principaux de l'Esquive) et que le style de Kechiche se mariera bien avec l'ambiance dégagée par la bande dessinée.

dimanche 5 mai 2013

Le bleu est une couleur chaude - Julie Maroh (Glénat - 2010)

Cannes J-10


Pour préparer au mieux le Festival de Cannes, je vais profiter de ces 10 derniers jours pour lire  ou voir des œuvres en rapport avec les films que je verrai là-bas.

Aujourd'hui, j'ai découvert la très bonne BD "Le bleu est une couleur chaude". Julie Maroh, auteure de bande dessinée, illustratrice et blogueuse, ouvertement gay, propose ici une histoire d'amour entre deux personnes : Emma et Clem. Leur particularité : être toutes les deux du même sexe. 

On y retrouve, bien sur, toutes les particularités liées à cette situation (le déni de Clem, et sa douloureuse auto-persuasion d'être normale, le secret puis le coming-out et ses répercussions comme le rejet de certains être chers ou le rejet social) et en même temps, cela reste une "banale" histoire d'amour (la rencontre, le flirt, le sexe, les disputes, les regrets,...). Banale n'est pas à prendre au sens péjoratif du terme, mais dans le fait d'être universelle quelque soit son sexe, et quelque soit la personne que l'on aime.
Et toute la beauté de cette BD, c'est de rendre cette "banale" histoire d'amour exceptionnelle ! Autant pour ceux qui la vivent, que ceux qui la lisent. La BD mélange les points de vue d'Emma (la fille aux cheveux bleus qui passe la soirée avec les parents de Clem, une fois celle-ci décédée) et de Clem (à travers son journal intime que découvre Emma). On navigue constamment entre ces deux points de vue pour découvrir leur histoire. Pour rendre la lecture plus facile Julie Maroh utilise la couleur pour Emma et le noir et blanc (+ le bleu des cheveux) pour Clem.

Cette utilisation raisonnée de la couleur, et notamment du bleu dans le noir et blanc, donne de la force aux sentiments de Clem pour Emma. Elle accentue le faite qu'Emma est unique à ses yeux, qu'elle l'aime et la désire parce que c'est Elle, et pas simplement une fille. Le dessin de Julie Maroh, entre le crayonné et le pastel convient tout à fait à l'ambiance de cette bande dessinée qu'on lit avec tendresse.

La force de ce livre, c'est aussi de nous faire oublier le décès de Clem (alors que le livre démarre là dessus). On lit, on découvre Emma et Clem. On poursuit la lecture, on commence à apprécier Clem et l'on se dit qu'elle ne peut pas mourir. On continue à lire, on s'attache à leur histoire et on oublie que la fin est fatale et quand on arrive à la fin, on est bouleversé par ce qui arrive. 

Je me demande si le film permettra cette même immersion dans leur histoire, et si la fin paraitra aussi brutale. Peu d'images ont filtré de ce film qui s'intitulera en France "La vie d'Adèle", réalisé par Abdellatif Kechiche (La Graine et le mulet, L'Esquive, La Faute à Voltaire)
Lea Seydoux interprétera le rôle d'Emma et Adèle Exarchopoulos le rôle d'Adèle (Clem dans la BD). 


mardi 23 avril 2013

Black Hole - Charles Burns (Delcourt - 2006)

Quatrième de couverture : C'était comme une horrible partie de chat. On finit par découvrir qu'il s'agissait d'une nouvelle maladie qui n'affectait que les adolescents. On la surnomma la " peste ado " et " la crève ". Les symptômes en étaient aussi variés qu'imprévisibles. Certains s'en tiraient à bon compte - quelques bosses ou une vilaine éruption cutanée - d'autres devenaient des monstres ou il leur poussait de nouveaux membres. mais quels que fussent les symptômes, une fois touché, on était " le chat " pour toujours.

Avis : J'ai lu cette BD en pensant à l'adaptation en film que pourrait en faire Joseph Kosinski (voir mon précédent billet) et j'avoue que j'ai du mal à imaginer le réalisateur dans ce domaine particulier de la science fiction (l'Homme-mutant).
En ce qui concerne la BD, j'ai trouvé le dessin en noir et blanc très juste pour décrire le mal être de cette bande d'adolescent. Le scénario est étrange, fantastique peut être un peu trop gore pour moi. Dans tous les cas, cette BD ne laisse pas indifférent et mérite d'être lue.

Bonus : quelques images que je trouve très belles




samedi 13 avril 2013

Cloud Atlas - Wachowski & Tykwer (2013)

Synopsis : À travers une histoire qui se déroule sur cinq siècles dans plusieurs espaces temps, des êtres se croisent et se retrouvent d’une vie à l’autre, naissant et renaissant successivement… Tandis que leurs décisions ont des conséquences sur leur parcours, dans le passé, le présent et l’avenir lointain, un tueur devient un héros et un seul acte de générosité suffit à entraîner des répercussions pendant plusieurs siècles et à provoquer une révolution. Tout, absolument tout, est lié. (source allociné)

Avis : Il parait (moi, je n'en ai aucune souvenir) que j'ai essayé de lire le livre et que je l'ai détesté.... Pourtant, j'ai adoré le film. Les 6 histoires s’entremêlent de manière fluide,  interagissant parfois l'une sur l'autre de manière surprenante. Les passages d'une histoire à l'autre sont toujours très travaillés visuellement, créant une atmosphère commune à ces 6 histoires pourtant très différentes. Les mêmes acteurs jouent jusqu'à 6 rôles différents (j'avoue ne pas les avoir toujours reconnus tellement les maquillages sont bluffants) ce qui laisse penser à la réincarnation. Et ce qui est tout à fait inédit, c'est que suivant les périodes, ils jouent soit les gentils soit les méchants. Ce film est riche de détails visuels, de détails scénaristiques, ce qui donne envie de le revoir pour s'intéresser plus particulièrement aux détails secondaires qui foisonnent dans le film.

Bonus : une réflexion des réalisateurs et des acteurs sur les multiples possibilités de ce film...


mercredi 10 avril 2013

Oblivion - Joseph Kosinski (2013)

Synopsis : 2077 : Jack Harper, en station sur la planète Terre dont toute la population a été évacuée, est en charge de la sécurité et de la réparation des drones. Suite à des décennies de guerre contre une force extra-terrestre terrifiante qui a ravagé la Terre, Jack fait partie d’une gigantesque opération d’extraction des dernières ressources nécessaires à la survie des siens. Sa mission touche à sa fin. Dans à peine deux semaines, il rejoindra le reste des survivants dans une colonie spatiale à des milliers de kilomètres de cette planète dévastée qu’il considère néanmoins comme son chez-lui.

Vivant et patrouillant à très haute altitude de ce qu’il reste de la Terre, la vie "céleste" de Jack est bouleversée quand il assiste au crash d’un vaisseau spatial et décide de porter secours à la belle inconnue qu’il renferme. Ressentant pour Jack une attirance et une affinité qui défient toute logique, Julia déclenche par sa présence une suite d’événements qui pousse Jack à remettre en question tout ce qu’il croyait savoir. (source : allociné)

Avis : Oblivion est un film assez classique d'anticipation (une guerre qui a détruit la moitié de la planète, une course contre la montre pour la survie de l'espèce humaine qui dépend, bien sûr, du héros...) Et pourtant, tout son intérêt repose sur une succession de révélations, plus ou moins attendues, qui s'enchainent jusqu'à la dernière minute. Les images sont belles, les prises de vues travaillées. On navigue dans trois ambiances plutôt bien réalisées : un futur aseptisé (comme dans Antiviral du fils Cronenberg), un monde dévasté par la guerre où vivent une poignée de survivants (comme dans Matrix), la planète terre revenue à l'état sauvage (comme dans les reportages d'Ushuaïa).
Le film a un rythme lent, voire trop lent, constat que j'avais déjà fait pour le précédent film du réalisateur (Tron l'héritage). Kosinski prévoit d'adapter prochainement Black Hole, une bande dessinée de Charles Burns. Du coup, ça m'a donné envie de la lire et de la mettre dans ma PAL (pile de livre à lire).

Bonus : Une vidéo montrant les coulisses du Techoptère...